Entendre dire qu’on est perfectionniste par les autres ou par soi-même est parfois gratifiant mais c’est souvent un poids et une gestion bien compliquée pour la vie quotidienne surtout lorsque cette attitude se retrouve dans tous les domaines de notre vie.
Le perfectionnisme est utile dans certaines situations mais rarement dans toutes et encore moins dans nos relations avec les autres : on finit par espérer la même volonté de perfection chez les autres. Nous allons voir que cette espoir est un simple rêve dans certains cas.
Pour réussir à comprendre qu’une autre façon de voir les choses est possible je vous invite à lire ce que Tal Ben Sahar transmet dans son livre appelé « l’apprentissage de l’imperfection ». Tel Ben Sahar donne des cours de « Happyness » à Harvard et des conférences un peu partout dans le monde. Dans ce livre il explique son cheminement du perfectionnisme vers ce qu’il appelle l’optimalisme.
ÊTRE PERFECTIONNISTE C’EST BIEN NON ?
Il y a quelques années j’étais un perfectionniste assez compulsif sur des domaines très variés qui allait du travail à la façon de ranger un tiroir à couverts. Cela permettait d’avoir un environnement conforme à ce que je voulais pour moi mais cela entrainait également le fait que cet environnement était imposé à ceux qui vivaient ou travaillaient avec moi.
L’autre conséquence était la quasi impossibilité à déléguer ne serait-ce qu’une partie de mon travail ou de mes tâches quotidiennes. Le résultat était catastrophique sur ma productivité, mon énergie et mon agacement. Dans cette période je réfléchissais beaucoup à la façon de faire les choses et je ne concevais pas que l’on puisse le faire correctement autrement qu’ à faire les choses moins bien et et moins vite que si je le demandais à quelqu’un d’autre.
Le pire était de vouloir faire des choses que je mettais un temps fou à faire ou encore pire : qui étaient impossibles et que je finissais par faire avec des résultats très éloignés de l’objectif initial.
Etre perfectionniste c’est savoir ce que l’on veut et comment on veut l’obtenir sans laisser de possibilité à d’autres façons de faire qui peuvent mener d’autre finalités même si elle peuvent mieux nous convenir. C’est avancer vers un objectif avec des oeillères qui nous cachent le reste des possibilités mais aussi parfois, les autres et les conséquences de notre perfectionnisme sur ceux qui nous entourent.
COMMENT DEVIENT ON OPTIMALISTE ALORS ?
Pour comprendre il faut imaginer que faire quelque choses c’est comme aller d’un point A à un point B et ce qui différencie le perfectionniste de l’optimaliste. C’est non seulement le trajet mais parfois aussi la finalité. Voici un exemple inspiré de ceux donné par Tel Ben Sahar :
Deux personnes entrent dans une société en même temps :
L’un décide qu’il sera patron le plus vite possible, il ne prend que des décisions qui vont dans ce sens et refuse tout ce qui ne le mènera pas au sommet de la hiérarchie. Il finira à la place qu’il voulait après avoir du passer des obstacles et parfois faire de gros sacrifices pour rester dans la ligne droite qu’il avait dessiné pour en arriver là. Il se peut même qu’il ne se sente pas bien à ce poste parce que même cette fonction, il en a une vision perfectionniste qui n’est pas exactement celle qu’il retrouve au final.
Le second, vise lui aussi le sommet de la hiérarchie mais ne décide pas d’y foncer tête baisser et occupe des postes sans lien directe, voire même, il se forme dans des domaines loin de son objectif. Il apprend de ces étapes et enrichit ce qu’il fait et ce qu’il est avec moins de difficulté que son collègue devenu patron. Il finit par avoir le poste juste en dessous du patron et il le vit très bien. Il conçoit même de rester à ce niveau longtemps et ne sera pas contre le fait de monter d’un cran si l’occasion se présente mais il n’attend pas d’y arriver. Il profite de sa situation en profitant ce qu’il peut faire à ce moment là.
Nos deux employés ont sans doute eu pour idée d’aller du point A au point B, l’un d’entre eux y est arrivé vite avec difficulté parfois alors que le second est arrivé à un point C qui lui convient peut être mieux que le point B qu’il avait visé au départ. Il a revu son objectif en prenant du recule ce qu’il avait prévu grâce à des expériences et des rencontres.
L’optimalisme s’applique à de long chemin comme ceux de l’exemple mais aussi a des objectifs plus courts. Le tout est de se donner la capacité de laisser un peu de flexibilité sur le chemin que l’ont veut parcourir et ne pas être fermé aux solutions des autres pour avancer. C’est saisir les opportunités d’être plus efficace en prenant un peu de temps pour certaines étapes. Accepter que certaines expériences sont bonnes à vivre même si elle semblent nous ralentir.
C’est laisser les autres avoir une influence et nous faire découvrir des façons de faire nouvelles et peut être plus efficaces, voir les résultats sous un autre angle pour les apprécier et apprendre.
Je trouve ça toujours stupéfiant de voir le génie qu’ont certaines personnes pour être efficaces.
TU AS BIEN UN PETIT TRUC POUR M’AIDER A PASSER DU COTÉ DES OPTIMALISTES ?
Il y a des petites choses que tu peux mettre en place pour faire un point sur la situation et voir comment passer petit à petit du perfectionnisme à l’optimalisme.
La premier chose est de le faire sur un type de tâche ou un environnement de ta vie à la fois : on ne change pas tout d’un coup sinon c’est trop compliqué à gérer (on change de façon de voir les choses c’est pas rien).
Une fois que l’environnement est sélectionné, on prend du recule sur ce qu’on y fait pour repérer ce qui est fait par pure perfectionnisme cela peut être une action ou une façon de faire. Le tout est de repérer le comportement pour ensuite l’analyser et en voir les conséquences à la fois dans l’environnement mais aussi à l’extérieur (prendre du temps à faire quelque chose de façon perfectionniste au travail peut nous faire rentrer tard à la maison…). Tu peux essayer de voir si cela a des conséquences sur le temps et l’organisation, sur ton énergie, ton humeur, sur l’avancée d’un projet et sur les gens qui t’entourent.
Cette étape est assez difficile car elle nous ouvre les yeux sur certaines conséquences que l’on imagine pas avant de s’y pencher.
L’étape suivante consiste à trouver ce que nous apporte le perfectionnisme dans cette situation (vous allez voir que la liste est parfois très courte comme : de la satisfaction personnelle et… c’est tout).
Ensuite, il faut essayer de voir ce qu’il arriverait si tu fais les choses de façon optimaliste ou que tu les délègues. Qu’est ce qui sera moins bien qu’est ce qui sera mieux et l’influence que cela aura sur le résultat final. Si je demande à quelqu’un de faire quelque chose pour moi qu’est ce qu’il pourrait faire différemment de moi qui aura un impact sur le résultat final du projet ?
IMPORTANCE vs EXIGENCE
Cette confrontation de termes je la dois à mon meilleur ami Simon qui m’a fait remarqué qu’on ne faisait pas assez la différence entre ce qui est important et ce qui relève d’une exigence. Depuis je me pose la question plusieurs fois par jour et à chaque fois je remercie Simon pour ce conseil.
En définissant ce qui relève de l’exigence, on trouve tous les éléments sur lesquels notre perfectionnisme est superflu, ceux qui nous prennent du temps et de l’énergie sans être vraiment important.
Cette technique revient un peu à celle de la matrice Eisenhower inventée par Dwight Eisenhower le 34e président des Etats-Unis et qui ajoute la notion d’urgence à l’importance.
La matrice Eisenhower
On place les choses dans les case de la matrice et on arrive à différents comportement en fonction des cases :
Urgent et important : fais le toi-même au plus vite
Urgent et pas important : tu peux demander à quelqu’un d’autre de le faire
Par urgent et important : prévois de le faire plus tard pour le rendre en temps et en heure
Pas urgent et pas important : ne le fais pas sauf si vraiment tu as du temps libre.
CONCLUSION
Le perfectionnisme nous permet de nous poser dans un cadre que l’on a créé et qui nous rassure. Il nous donne une ligne de conduite à suivre, un chemin qui est tracé et en sortir nous place dans l’inconnu et l’inconfort. Cette place est extrêmement difficile à supporter pour certains d’entre nous.
Il existe une alternative à cette positon dans ce que Tel Ben Sahar appelle l’optimalisme, qui consiste à accepter de voir le positif dans les détours que nous faisons sur le chemin pour affiner la destination finale afin qu’elle soit la plus adaptée à nous.
Cela passe par le fait d’accepter les façons de faire des autres sans vouloir tout contrôler et aussi de faire des choix sur ce qui est important pour nous et ce que notre perfectionnisme nous impose comme exigences. Savoir faire ce qui est bon pour nous et surtout ce qu’on aime faire et que l’on fait de façon efficiente.
J’espère que cet article aidera certains d’entre vous à trouver une alternative au perfectionnisme comme j’ai pu le faire et je ne peux que vous encourager à considérer l’optimalisme comme alternative.
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Prenez soin de vous !
Romain
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